Si les reports d’introductions en bourse se multiplient en Europe, certaines firmes brillent toutefois par leur audace sous d’autres latitudes.
Coup de froid sur les introductions en bourse. Selon une étude menée par PwC, entre avril et juin 2012, seules quatre-vingt opérations ont eu lieu en Europe, contre 134 l’an dernier à pareille époque. Le montant des capitaux levés a reculé de 95%. Compte tenu du traditionnel ralentissement estival, « il est difficile d’imaginer une reprise significative avant la fin de l’année », prévient le cabinet. La place parisienne tire toutefois son épingle du jeu, avec une hausse de 31% du montant des capitaux levés malgré un nombre limité d’opérations (trois IPO).
Outre-Atlantique, la polémique entourant l’introduction de Facebook et la déception des actionnaires – au premier rang desquels Mark Zuckerberg – ne semble pas avoir eu raison des programmes d’IPO : pas moins de vingt-sept opérations ont eu lieu au cours des deux premiers mois du second trimestre ! Le réseau social a fortement contribué à l’accroissement du montant des capitaux levés (+66% en glissement annuel sur cette période). Les inquiétudes relatives au climat économique ont toutefois, ici aussi, pénalisé les opérations selon les auteurs de l’étude.
Les Etats-Unis tirent leur épingle du jeu
A New York, un événement en chasse un autre : le célèbre club de football Manchester United a finalement choisi de s’introduire en bourse aux Etats-Unis, résolument déterminé à lever de nouveaux capitaux. L’objectif du club est d’« utiliser tous les revenus nets de cette offre pour réduire son endettement ». Se présentant non pas comme une simple équipe de football mais comme une entreprise aux revenus diversifiés (billetterie, nouveaux médias…), il rappelle toutefois, dans sa présentation aux investisseurs, les facteurs de risque inhérents à son activité, à savoir « la popularité et la performance de son équipe », mais également sa capacité à retenir ses meilleurs joueurs. L’opération devait initialement se réaliser à l’automne dernier à Singapour.
Les reports d’introductions en bourse sont légion, comme en témoigne, à Paris, l’exemple d’Alternext, un marché crée en 2005 à destination des petites et moyennes entreprises. 18 millions d’euros y ont été levés au premier trimestre 2012 contre 66 millions au cours du premier trimestre 2011. Disposant de règles moins contraignantes, la plateforme est devenue un « refuge » pour certaines sociétés.
Tout n’est pas morne pour autant. En Malaisie, FGVH, le numéro trois mondial de l’huile de palme, s’est introduit en Bourse avec succès, se propulsant au second rang des opérations les plus importantes de l’année avec 3,1 milliards de dollars levés. On compte parmi les actionnaires des investisseurs de poids tels que le fonds d’investissement souverain du Qatar. L’objectif de la Malaisie est de s’ériger en place boursière de premier rang, à l’instar de ses concurrentes occidentales : séduire des « têtes de pont » telles que FGVH fait donc partie des priorités. Pour l’heure, l’impact de cette politique reste très limité, les IPO émanant essentiellement de groupes locaux.