Le Hard Rock Cafe Paris veut attirer davantage de Parisiens, renforcer ses partenariats et développer le B2B. La nouvelle équipe managériale présente son plan de relance.
Nouvelle étape pour le Hard Rock Cafe Paris. Après une baisse de 14% de son chiffre d’affaires (14 millions d’euros) en 2016 en raison du contexte difficile lié aux attentats, l’établissement du boulevard Montmartre (9ème arrondissement) veut repartir de l’avant avec une équipe dirigeante renouvelée. «On a pour mission de continuer à développer Paris, mais surtout de s’adapter à notre marché. On dépend à 65% des touristes, ce qui est un énorme atout, mais un problème aujourd’hui. Si on subit encore un tel événement à Paris, nous pourrions perdre de 10% à 20% de notre chiffre d’affaires, alors que la tendance du café est en progression tant en food qu’en retail», explique William Vincent, directeur commercial et marketing depuis novembre, après avoir travaillé pour les hôtels Starwood sur la zone Océan indien. Nouveau general manager, Eric Deladiennee a quant à lui travaillé durant huit ans à Bahreïn en tant que food & beverage director au sein du Royal Golf Club Bahrain. Ils ont rejoint Liam Fahey, assistant general manager et le chef de cuisine Alejandro Argueta.
Ouvert en 1991, le Hard Rock Cafe Paris est l’un des quatre cafés de l’enseigne en France (Paris et Nice étant détenus en propre et Marseille et Lyon étant franchisés). Il compte une centaine de collaborateurs. «La musique est notre vecteur principal», souligne William Vincent : le groupe compte près de 160.000 pièces de musique, dont 150 à Paris, avec une présentation fréquemment renouvelée. Cet univers de marque, qui se décline également dans une boutique située à l’entrée et dont le célèbre tee-shirt logotypé constitue le best-seller de l’enseigne, doit permettre au restaurant de toujours se différencier dans le quartier. Des gammes femmes, enfant, sweatwear, accessoires, pins … sont aussi proposées. La boutique représente environ 40% des recettes de l’établissement.
De nouveaux partenariats
Ces atouts doivent aujourd’hui permettre au Hard Rock Cafe d’élargir sa clientèle. «Le quartier dispose de destinations fortes : l’Opéra, Châtelet, … On veut garder cette manne touristique, et développer un peu plus le marché français et local. L’idée, c’est que les Parisiens viennent davantage, et mettent sur leur calendrier du mois une soirée au Hard Rock Cafe», précise William Vincent. L’équipe commerciale et marketing s’est ainsi empressée de développer une politique forte de partenariats. Les cinéphiles du Grand Rex peuvent depuis peu profiter d’offres couplées. Les taxis G7 font l’objet d’opérations spécifiques. Les porteurs parisiens de cartes LCL et, à l’échelle nationale, MasterCard seront aussi ciblés. Plus étonnant : il n’existait pas de partenariat avec le musée Grévin, situé à proximité immédiate du restaurant – c’est désormais chose faite, avec des déjeuners ou dîners à prix préférentiels lors d’une visite. « Pour participer à la vie de quartier, la mairie du 9ème est très active », ajoute William Vincent. Le 29 mai, un nouvel événement parisien sera proposé, une dégustation de vins accompagné d’un groupe : «la musique collera au vin. Qui aime le vin ? Les Français !»
Un pop-up store sur les Champs-Elysées
De juin à août, le Hard Rock Cafe va sortir de son périmètre pour créer un pop-up store dans une galerie des Champs-Elysées. Elle proposera un merchandising Hard Rock, avec les best-sellers de la marque et des produits spécifiques. Des campagnes de communication ont déjà été entamées auprès des tours-opérateurs, doublées d’offres cross-marketing pour inciter les clients à visiter les deux lieux. Dans son établissement du boulevard Montmartre, la nouvelle équipe va aussi renforcer ses capacités d’accueil : la mezzanine sera désormais ouverte, permettant l’installation d’une centaine de couverts supplémentaires. Pour l’accompagner, une nouvelle cuisine entrera prochainement en service. Le MICE sera aussi au cœur de cette nouvelle politique, avec le souhait d’accueillir davantage de séminaires ou d’événements, notamment au moyen d’une salle privatisable de 50 personnes. L’ensemble du restaurant peut, lui aussi, être réservé.
Le burger au cœur de l’offre food
Entre 1991 et 2017, le Hard Rock Cafe a été rejoint par de nombreux autres acteurs sur son produit phare, le burger. Mamie Burger, le Camion qui fume, King Marcel, Big Fernand… Le quartier constitue aujourd’hui un haut lieu de la street food. «On profite de l’émulsion du burger, mais nous rappelons que tous nos produits sont faits maison. Des évolutions sont à prévoir. De plus, notre carte n’est pas figée avec, au même titre que les événements sportifs et musicaux, des événements culinaires. On a crée un burger Saint-Patrick, un menu Chili», poursuit William Vincent, qui rappelle que le restaurant est classé en 613ème position sur Tripadvisor, sur un total de 16 700 restaurants à Paris. «Il y a quasiment dix personnes qui s’occupent de votre burger (le serveur, le préparateur des sauces, le préposé aux légumes, le préposé au pain…) Notre prix de 17,95 euros est justifié ! On fait de la bonne cuisine, et pas de la junk food. Notre ticket moyen est, à la carte, à environ 40 euros par personne : un burger, un cocktail et un dessert ou une entrée à partager», appuie le responsable.
Le Hard Rock Cafe souhaite, enfin, mettre en valeur son engagement citoyen. «Les événements philantrophiques sont essentiels. Le groupe dispose de sa fondation, Hard Rock Heals, la thérapie par la musique. Nous accompagnons également les associations Make a wish et Envie de musique.. La fondation Heals dispose de sa propre gamme de vêtements, dont 15% des ventes lui sont reversées. L’an dernier, on a aussi planté des arbres dans le quartier, car l’un de nos engagements est aussi Save the planet», rappelle William Vincent.