Bertrand Rosé, fondateur des espaces de coworking Le Trèfle, développe son offre à destination des start-up à forte croissance.
Fondateur de la société Conseil CE, dédiée aux comités d’entreprise, Bertrand Rosé a lancé en juin 2014 Le Trèfle, une société exploitant des espaces de coworking en proche banlieue parisienne. En avril, il lancera à Boulogne-Billancourt un centre entièrement consacré aux gazelles, les start-up à forte croissance. A cette occasion, il répond aux questions de Business & Marchés.
Quel constat vous a incité à lancer Le Trèfle?
Après avoir créé des espaces Le Trèfle à Boulogne-Billancourt et à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) pour accueillir des start-up, je me suis vite rendu compte que 90% des aides aux entrepreneurs étaient pour l’avant-création d’entreprise, la création et les premiers 18 mois. Et après qui nous aide à nous développer ? Souvent les start-up, notamment celles à forte croissance (nommées les « gazelles »), sont livrées à elles-mêmes alors que cette croissance peut s’avérer un véritable casse-tête. D’où mon idée de lancer un lieu centré sur la croissance, où l’on partage des expériences, et de fédérer des mentors qui ont connu ces problématiques de croissance. Le nouvel espace de Boulogne-Billancourt répond très particulièrement à cette problématique.
De quelle manière votre expérience d’entrepreneur vous sert-elle dans cette aventure?
Le Trèfle est un peu le fruit de mes galères d’entrepreneur. Etant moi-même fondateur et dirigeant d’une gazelle, je connais les problématiques de déménagement, de recrutement, de culture d’entreprise. C’est pour cela aussi que je compte sur des indépendants et des consultants pour nous accompagner sur certaines problématiques. Via Le Trèfle, je peux offrir aux jeunes entrepreneurs des services auxquels j’aurais aimé avoir accès lorsque j’ai moi-même développé ma société, par exemple leur ouvrir mon carnet d’adresses, les aider à passer un cap difficile en échangeant ou en offrant des facilités de paiement.
« Le coworking permet de rompre l’isolement »
Pourquoi le coworking et les tiers-lieux connaissent-ils actuellement un fort engouement?
Le coworking permet de rompre l’isolement, de faire du business, d’être plus confiant et d’aguerrir ses compétences : un repas partagé dans un espace de coworking donne parfois plus de résultats qu’une démarche sur les réseaux sociaux. C’est aussi pour cette raison qu’à l’inverse de bon nombre de sociétés en croissance, pour qui avoir ses propres bureaux est le Saint-Graal, j’ai choisi de faire revenir les 50 salariés de ma société Conseil CE au coworking. En plus de l’émulation générée par cette mitoyenneté, le coworking permet de côtoyer des entreprises qui innovent en permanence, qui cassent les codes. J’avais envie que mes salariés bénéficient aussi de cet état d’esprit.
Quels leviers permettraient de développer davantage le coworking?
Le coworking pourrait être davantage développé grâce au relais des grandes entreprises mais aussi à l’allégement de taxes sur les bureaux et les taxes foncières. Malheureusement aujourd’hui, on ne gagne pas d’argent sur le coworking, d’autant plus quand nous lançons des lieux sans aucune aide ou subventions… C’est une activité qui est très généreuse en terme humain, de rencontres, de partage mais sur le plan économique c’est plutôt pauvre.
Quels sont vos objectifs de développement?
Nous proposons un parcours résidentiel complet : du coworking à la co-propriété. Quand nos gazelles grandiront et prendront leurs propres locaux, nous pourrons les accompagner en achetant des espaces un peu plus grands que ce dont ils ont besoin, et en les guidant pour qu’ils créent à leur tour des espaces de coworking. Outre la volonté de former des personnes passionnées par l’esprit coworking à gérer des centres, notre objectif est d’atteindre vingt centres d’ici 2020. Pour favoriser davantage la croissance et l’emploi, nous aimerions également accompagner les propriétaires de locaux vides à remplir leurs locaux en les sensibilisant à l’impact positif de cette démarche.
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