Associé de Géolocaux, Guillaume Acier distingue 3 tendances sur le marché de l’immobilier de bureaux : le coworking, le besoin accru en mobilité et un recours plus fort à internet.
Sur le front de l’immobilier de bureaux, le marché locatif a progressé de 13% entre 2013 et 2014 en Ile-de-France. « 2014 n’a pas été une mauvaise année pour le premier marché européen du secteur », confirme à Business & Marchés Guillaume Acier, associé et gérant de Géolocaux. Lancé en janvier 2013, le site propose 9000 annonces, réparties entre les bureaux (54% des offres), les commerces et les entrepôts.
« En 2014, la reprise a essentiellement porté sur les grandes surfaces. La Défense, le secteur francilien qui a souffert en 2013 du plus gros taux de vacance de la région, a vu ses transactions progresser de 123% en 2014. Le quartier d’affaires symbolise les difficultés du croissant Ouest, dont le taux de vacance reste énorme (16%), alors que la moyenne est de 7,3% en Ile-de-France et de 5% dans Paris intra-muros », complète Guillaume Acier. Contrairement aux pratiques courantes sur le marché londonien, récemment consacré par Cushman & Wakefield comme le plus cher du monde, les professionnels français ne pratiquent pas la sous-location, un moyen de résorber ce taux.
Le coworking et la mobilité réinventent les centres d’affaires
Parmi les tendances du marché de l’immobilier de bureaux identifiées par Géolocaux figure le coworking. « L’effet de mode est néanmoins trompeur : on connaît depuis toujours les espaces de travail partagés. Les espaces de coworking ne constituent qu’une nouvelle version, aux coûts moins élevés pour les utilisateurs, des centres d’affaires : aujourd’hui, ces lieux sont organisés en open-space (contre des bureaux fermés auparavant), et s’inscrivent dans une pratique accrue de la mobilité ». Des entreprises créent ainsi de tels tiers-lieux pour leurs salariés.
Les acteurs historiques du secteur s’adaptent à cette nouvelle donne. « Regus a ainsi ajouté un volet coworking à son offre de bureaux équipés et de salles de réunion, et a dernièrement accentué son virage en ouvrant des espaces dans des gares, notamment à Bordeaux et à Nancy. Signe d’une demande accrue pour des bureaux davantage accessibles en mobilité, la SNCF s’est elle aussi inscrite dans ce mouvement en se lançant dans l’implantation d’espaces en gares », précise Guillaume Acier.
La diffusion des offres, l’autre nerf de la guerre
Si l’implantation des bureaux constitue le premier critère de choix des entreprises locataires ou propriétaires, encore faut-il qu’elles puissent effectuer leur sélection sur cette base. « Nous avons souhaité répondre à la problématique de l’emplacement en publiant une carte, accessible dès notre page d’accueil, et en offrant un maximum de données sur les locaux proposés. Lorsque nous nous sommes lancés, aucun autre portail ne proposait ce service ! », s’étonne l’associé-gérant.
Guillaume Acier rappelle néanmoins que l’affichage par panneaux, qui représentait en 2009 70% des annonces entrantes, continue à jouer un rôle clef sur le marché, en offrant de la visibilité aux conseils en immobilier et en générant des contacts qualifiés souhaitant être recontactés plus rapidement que lors de contacts pris par internet. Géolocaux observe, par ailleurs, sur sa plateforme, un intérêt pour les petites et moyennes surfaces – la spécificité de ce canal – et une tendance des clients à comparer les offres sur plusieurs sites, même lorsqu’elles font appel à un conseil.
Photo : Business skyscrapers La Défense par Shutterstock/Photocreo Michal Bednarek