A l’occasion de la dixième édition parisienne du Grand Tasting, focus sur la montée en qualité des vins et des offres innovantes.
« Cela fait trente ans que j’exerce dans cet univers. Il y a une vraie progression de la qualité des vins, avec de très belles réussites de vignobles de France et d’ailleurs. Il y a trente ans, sur 100 vins, 70% n’étaient pas au niveau que j’attendais… Aujourd’hui, la qualité est impressionnante ! Il reste cependant à faire la révolution de la commercialisation, encore archaïque, parfois effectuée par des gens qui ne créent pas de valeur. Il faut aller vers davantage de conseil et d’information exacte sur les prix et les lieux. D’ici à cinq ans, des solutions digitales permettront d’y parvenir », estime, auprès de Business & Marchés, Thierry Desseauve.
Il vient de fêter, avec son associé Michel Bettane, les dix ans de son entreprise bettane+desseauve et de l’édition parisienne du Grand Tasting, « le festival des meilleurs vins. » 350 exposants ont pris place, les 4 et 5 décembre, dans les allées du Carrousel du Louvre, pour présenter une sélection de leurs vins, dont les prix s’échelonnent de 10 euros à plus de 500 euros. « Lorsque l’on a crée le Grand Tasting, nous nous sommes aperçus qu’il n’existait pas de festival du vin dans l’esprit des festivals de cinéma, par exemple. Nous sélectionnons les producteurs qui y sont présents, poursuit Thierry Desseauve. Il y a dix ans, le public du vin vieillissait. Aujourd’hui, nous avons une génération qui s’y intéresse de façon culturelle ! »
A la recherche de la constance
Les master class qui agrémentent le Grand Tasting sont destinées à y répondre, telle celle consacrée au château Haut-Bailly. Situé à Léognan (Gironde), il propose cinq références de vins. « Nous sommes situés sur le point culminant l’appellation Pessac-Léognan (48 mètres d’altitude). En fonction des millésimes, nous jouons sur les assemblages. Nous avons également lancé, en 2012, La Parde de Haut-Bailly, un ‘vrai’ second vin vieilli avec seulement 15% à 20% de barriques neuves, contre 50% pour le Haut-Bailly », indique sa directrice générale, Véronique Sanders.
Chaque millésime possède ses spécificités… et ses aléas de production, n’hésite pas à rappeler Véronique Sanders : « en 1998, nous avons voulu rassurer sur la qualité avec des sélections très sévères. En 2010, j’ai connu mes plus longues vendanges en l’espace de dix-huit ans, avec un ‘été indien’ qui s’est étalé sur plus de cinq semaines. Nous avons fini très tard, fin octobre, avec énormément de précision. En 2012, le climat n’était pas parfait, mais le mois d’août a été extrêmement chaud, d’où une très bonne qualité. En 2013, nous n’avons produit que 2000 caisses, mais au niveau du Haut-Bailly. Nous visons la constance. »
Place à l’innovation
« La constance de qualité est liée aux hommes, mais aussi aux terroirs », rappelle Michel Bettane. Cette quête de l’excellence n’empêche pas d’innover, comme le prouve le Caprice du château Bastor-Lamontagne, situé à Preignac (Gironde). « Il s’agit d’un nouveau Sauternes pour de nouveaux consommateurs », précise le domaine à propos de ce produit composé de 65% de sauvignon et de 35% de sauvignon blanc. Sa bouteille en verre givré casse les codes du Sauternes, tandis que le prix de vente indicatif de 12 euros vise à en faire un vin accessible.
Les marques les plus célèbres ne sont pas en reste, à l’instar de Moët & Chandon. L’entreprise, propriété de LVMH, met en avant sa gamme Grand Vintage, dans son millésime 2006. Son étiquette rompt, ici aussi, avec les standards du champagne. Il s’agit « d’une interprétation libre et personnelle du chef de cave, pour révéler le caractère exceptionnel des années singulières », souligne Moët & Chandon, qui demeure néanmoins fidèle à la tradition avec, en bonne place sur son stand, l’Impérial Brut, le « fer de lance » de la maison.
A Montpellier (Hérault), le château La Sauvageonne, propriété de Gérard Bertrand, vise pour sa part à faire monter en gamme le rosé avec le GMW 2014, un produit « de gastronomie, issu de cépages très atypiques ». Entre tradition et innovation, l’univers du vin n’a pas fini d’être en mouvement.
Photo : Château Haut-Bailly – Clay McLachlan
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