L’industrie de la bière ne cesse d’être créative ! 10 produits irlandais, suisses, français et belges dégustés au Mondial de la bière.
« Le marché de la bière ne cesse de se consolider. 100 nouvelles brasseries ouvrent chaque année en France. Pour sa part, le public se diversifie, 37% des consommateurs de bière étant des femmes. Il reste néanmoins des efforts de pédagogie à faire, la connaissance de la bière restant limitée en France. La créativité des brasseurs, la multiplicité des styles et les efforts marketing sont à souligner », indique Luc Dubanchet, directeur du festival gastronomique et des médias Omnivore, qui a organisé, fin juin, la deuxième édition parisienne du Mondial de la bière, en ses locaux de la Maison de la mutualité.
Il met notamment en avant la créativité de Brewdog. Cette brasserie écossaise, dont les produits sont distribués en France par International Beers and Beverages (IBB), a rapidement dépassé ses frontières pour ouvrir des bars (Paris est à l’étude), exporter ses produits, et se créer une communauté au moyen du crowdfunding. Ses dernières nouveautés sont issues de collaborations avec des microbrasseries européennes, dont la Brasserie de la Goutte d’or, à Paris. La Zulu Time (6,9%) est une bière aux malts fortement torréfiés, disponible courant juillet. Brassée avec les équipes allemandes de BRLO, SOS Mayday (6,4%) n’est pas un appel au secours pour de meilleures bières, bien au contraire : cette hoppy maibock (une bière blonde très portée sur le malt), en dry hopping (houblonnage à cru), se distingue, in fine, par sa légèreté. Seulement « quelques fûts » seront disponibles en France.
Repérée l’an dernier au Mondial de la bière, la brasserie suisse White Frontier a, entre-temps, fait appel à IBB pour étoffer son réseau en France. Créée en 2016, l’entreprise met en avant l’Amor Fati, une West coast IPA (India Pale Ale) plus amère, en bouche, qu’une IPA classique. « Nous travaillons sur l’exploration, pour repousser les limites », explique l’équipe de la brasserie. « Pour sortir d’une balade en forêt » (excusez du peu), la Logout & Live (5%), une American pale ale, se distingue par son goût légèrement caramélisé. La brasserie propose, au total, trois gammes : core (les bières de base), pro (les collaborations) et lab (les expérimentations).
Félix Duyck à l’honneur
Parmi les noms plus connus de la bière, la brasserie Duyck, qui produit notamment les bières Jenlain (50 ans au compteur cette année), rend hommage à Félix Duyck, qui a initié la ferme-brasserie de l’entreprise en 1922. Talking to Félix, une doubled amber ale titrant 7%, est une bière ambrée non-filtrée qui vise à lui rendre hommage. Composée de trois houblons, cette nouvelle référence sera uniquement disponible en CHR et chez les cavistes. La gamme Jenlain a, elle, récemment été rénovée.
Cap sur la Belgique…
De l’autre côté de la frontière, Brussels Beer Project a tenu à encourager les Diables rouges avec sa Go Belgium (5,4%), une red berries pale ale développant des notes de groseille, framboise, mûre et cassis, qui a été servie, le temps de la Coupe du monde, à la pression. En Belgique toujours, impossible de rester insensible aux bières de la Brasserie de la Cambre, qui, également dans la capitale belge, développe (avec une production à Gand), une gamme de bières d’abbayes dont la triple (7,2%) recèle des notes d’agrumes grâce au très actuel houblon Amarillo.A Liège, l’équipe de la brasserie C, à l’origine des bières Curtius, a lancé en mai la Smash, une single malt and single hop pale ale, « plus légère, en travaillant sur l’ajout à la dernière seconde du houblon » Mosaïc. Cette bière de haute fermentation, à la couleur blonde, enrichit une gamme déjà bien fournie, que l’on peut retrouver par endroits dans le Nord et dans l’Ouest de la France.
… et sur l’Irlande
L’Irlande, elle, est peu connue du grand public pour l’étendue de son savoir-faire brassicole. « Depuis 2012, 57 microbrasseries ont ouvert dans le pays, rétorque Stéphanie Guilleré-Lahad, responsable marketing du bureau agroalimentaire Bord Bia. On recense des microbrasseries dans 25 des 26 comtés irlandais. » L’enjeu ? Dépasser la seule notoriété de Guiness, qui cherche d’ailleurs à se renouveler. 768 millions d’hectolitres ont été fabriqués l’an dernier en Irlande, dont 176 000 hl par des microbrasseries (qui produisent moins de 40 000 hl par an). Ces dernières exportent 22% de leur production. Les équipes ont donc emmené quelques brasseries dans leurs bagages.
Lancée en 1996 sous forme d’un brewpub, la brasserie Porterhouse compte aujourd’hui huit pubs et exporte dans trois pays. En France, ses bières sont importées par Direct Distribution. Son Oyster stout (4,6%), brassée avec des huitres fraiches, détonne, tout comme sa Nitro Red (4,2%) une Irish ale qui développe des notes de caramel. Egalement à Dublin, la brasserie Hope (qui s’appuie, en France, sur La Maison du whisky), créée fin 2015, propose sa Flat white stout (6%), en édition limitée. Cette stout « délicieusement crémeuse et sucrée », avec des notes de café et de biscuit au chocolat, est idéale en dessert. « Le food pairing fait partie des axes de découverte de la bière », confirme Stéphanie Guilleré-Lahad.
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