Focus sur 10 bières artisanales présentées lors de la quatrième édition de la Paris Beer Week, l’événement dédié à la craft beer dans la capitale.
Des secousses aromatiques
Parcourir les allées du Grand final de la Paris Beer Week, organisé le 13 mai dernier à Paris à l’issue, pour la quatrième année consécutive, d’une semaine au cours de laquelle de nombreuses brasseries indépendantes et des bars à bière ont organisé une centaine d’événements, consiste à se risquer (avec modération) à découvrir des bières pour le moins surprenantes. « Venez déguster la bête ! Vous rendez-vous compte de sa puissance ? » interroge l’équipe de la brasserie Crazy Hops, de Vaux-sur-Lunain (Seine-et-Marne) qui lance Hop’choc, une « quintuple IPA » présentée comme « la bière la plus houblonnée de France » (photo). Sensations garanties ! Toujours en Ile-de-France, Les Brasseurs du Grand Paris, qui viennent de s’installer à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) après cinq ans passés à brasser chez des tiers, ont souhaité proposer une version d’imperial stout (malts torréfiés, houblons herbeux) « dotée d’une intensité différente » avec la Poids lourd (9%), agrémentée de vieux rhum, de caramel et de fleur de sel.
De la fève tonka
Basée à Paris, l’équipe de Brew Unique propose pour sa part, depuis 2015, des cours de brassage pour les particuliers et en team building, ainsi que des recettes réalisées sur-mesure. Plus de 4500 personnes ont déjà été formées. Après avoir proposé, en 2016, un stand dédié à son activité, la start-up a mis à l’honneur cette année le troisième brassin de la saison (rafraîchissante, amère, sèche) Chico’s tonka, une bière complétée par du blé et du seigle, « avec un peu d’onctuosité ». La fève tonka, « assez chère, mais qui se trouve facilement », très appréciée des barmen, issue du fruit du teck brésilien, est travaillée en dry-hopping (houblonnage à froid), indique Ronan Orain. Brew Unique peut brasser, à façon, jusqu’à 200 litres.
Des fleurs
Les fleurs sont également appréciées des brasseurs. La Montreuilloise, située sur les hauteurs de Montreuil (Seine-Saint-Denis) et engagée dans une démarche Nature & progrès, a notamment mis en avant l’Elder-Skelter, une bière ambrée au sureau, conformément à la tradition de la brasserie. L’équipe de La Montreuilloise ramasse elle-même le sureau, dont la fleur fraîche part en fermentation une fois séchée. L’équipe de La Débauche, une brasserie créée il y a quatre ans, est venue d’Angoulême (Charente) avec dans ses fûts la Grandma’s purple nipple, une sour (acide) à la lavande et à la framboise, « un travail un peu rigolo et original ! » Cette recette, issue d’une collaboration avec une brasserie du Kentucky, était proposée pour la première fois lors de la Paris Beer Week.
Des classiques revisités
Dans le 11ème arrondissement de Paris, BapBap – que Business & Marchés a également déjà présenté – ne mise pas sur les fleurs mais s’apprête à doubler sa production, moyennant des travaux dans son grand bâtiment. Après un premier essai il y a deux ans au moyen de l’houblon Cascade, la Shifumi Mosaic Pale Ale vient de faire son entrée dans la gamme permanente. Elle reprend la base maltée de l’Originale, la première bière de la brasserie, sans la coriandre et avec davantage de légèreté.
L’équipe de Coconino, qui s’était lancée en 2015, continue quant à elle de se rendre à la Brasserie Corrézienne de Curemonte pour fabriquer ses deux bières permanentes et ses séries. Sa Moonlight Black Ale, toujours d’actualité, se situe « entre la stout et l’IPA » avec des saveurs de cacao et de café ainsi que des houblons tirant sur les agrumes.
Des fruits
A Colmar (Haut-Rhin), la brasserie Sainte Cru a développé la Don’t Think Twice It’s All Right, une session IPA insistant sur les houblons Citra (pour les arômes d’agrumes et de fruits tropicaux) et Galaxy (agrumes et fruits de la passion). Depuis Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Outland, qui a récemment ouvert son bar à Paris, a de son côté lancé la Notoriously Juicy New England IPA (fruitée et amère), remplie de blé « en quantité », brassée en collaboration avec la Brasserie du Mont Salève. Cette dernière, située à Neydens (Haute-Savoie), a fait découvrir la Berliner weisse gingembre, une bière légère (3,3%) au gingembre, utilisé « pour son côté rafraichissant », dont 80 kg ont été centrifugés et légèrement bouillis. Après ce Grand final détonnant, l’équipe de la Paris Beer Week s’attèlera pour sa part à développer l’association qui porte l’événement, avec le nouveau Paris Beer Club.
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